Oui Bécassine est ma cousine et elle a bercée mon enfance de ses aventures avec la petite Louloute, j’aimais, j’adorais et mes enfants à leur tour se délectent de ces illustrations uniques.
Nous sommes partis dans le pays de Bécassine mais nous ne l’avons pas trouvée, par contre il y a une caractéristique bretonne que nous avons goûtée plus ou moins volontairement durant cette semaine de Grand Air, ce sont la pluie et le vent, je dirai même plus la tempête!
Mon parapluie n’aurait pas supporté notre arrivée à Port Manech, joli petit port de plaisance en Bretagne. Nous avons eu un accueil quelque peu pluvieux mais surtout venteux.
Et c’est le premier jour en allant faire des courses que je me suis rendue compte que nous vivions l’enfer.
On m’avait dit que la Bretagne c’était le paradis, oui oui certes, mais avant d’y accéder nous avons fait un tour au purgatoire.
Je me suis arrimée avec force à mon caddie bleu turquoise, ce bleu ciel breton c’est connu ! J’ai bataillé jusqu’à l’entrée du supermarché et là de tomber nez à nez avec des poissons qui cette fois étaient bien morts et une odeur qui vous rappelle que vous êtes bien au bord de l’eau et les pieds dans l’eau.
Je remarque le coup d’œil rapide du poissonnier sur cette huluberlue crispée sur son caddie, je me demande bien pourquoi, je jette à mon tour un œil dans la vitre et je découvre un nouveau moi.
Des cheveux en pétard sculptés par le vent et le sel qui me donnent l’impression d’avoir mis les doigts dans une prise. Je regrette de ne pas avoir mon tutu, instant magique. Mais je découvre au détour des rayons que ma coiffure n’est pas unique, nous sommes plusieurs à arborer fièrement notre panache, seulement je suis la seule femme, car ces bretonnes habituées ont coiffé leur casque brushé à l’américaine. Je suis la seule folle à me balader ainsi. Pourquoi est ce que cet air décoiffé donne du charme aux hommes alors qu’il me donne un air affolé limite hystérique ?
C’est à la caisse que tout est devenu plus sombre, j’ai eu une mauvaise idée, j’en ai parfois mais celle-là vraiment je la regrette.
A la jeune et jolie caissière je demandais naïvement la météo pour les jours suivants, telle la parisienne de base, j’aurais pas dû mais je l’ai fait.
J’ai vu un rictus se dessiner sur le coin de sa bouche et j’ai compris, sa diatribe de parfaite madame météo n’a fait qu’ajouter un peu plus de remords et je suis sortie sonnée oubliant les poissons morts, le poissonnier, les pieds dans l’eau et le vent qui jouait de nouveau avec mes cheveux.
Douce Bretagne où est ton micro climat ?

Et puisque nous allions vivre plusieurs jours avec la pluie, nous avons trouvé un nouveau challenge, celui de pique-niquer sur la plage et pas n’importe laquelle, la bien nommée plage de Tahiti. Le but étant de déjeuner sans être interrompu par un grain. Le premier jour nous avions à peine avalé deux bouchées que nous avons couru trempés nous abriter dans la voiture. Le jour d’après j’ai appris à guetter une éclaircie, sentir d’où vient le vent (qui tourne bien sûr) et la prochaine averse à venir, le temps se compte en secondes et quand les enfants sont à l’autre bout il faut prévoir le temps de retour, tout est tactique.

Et finalement commencer le pique-nique sur la plage et le finir dans la voiture est une bonne formule. Ces courses folles nous ont fait tellement rire et ont déclenché des discussions uniques et drôles.

Est ce que j’aime la Bretagne? Je ne sais pas…(ça c’est pour faire bisquer Charlotte ma belle-soeur et les copines bretonnes), oui bien sûr j’aime la Bretagne, mais en été!

Pour moi la Bretagne c’est: sa pluie, sont vent, sa côte magnifique, ses crêperies, ses kuignabiduletruc, ses bigoudènes, ses phares, ses élevages de porcs, ses crêperies, ses cultures d’artichaux, ses menhirs et Bécassine.

 

Bécassine ma cousine et la pluie mon amieBécassine ma cousine et la pluie mon amieBécassine ma cousine et la pluie mon amie