C’était dimanche dernier, je finissais de nettoyer mes tapis, oui je sais ce n’est pas du tout la saison pour ce genre d’activité mais les tapis avaient servi à la décoration de notre vente autant vous dire que le nettoyage était urgent. L’affaire réglée je me suis liquéfiée dans le canapé et profitais d’un moment de répit bien mérité.

Le téléphone sonne et voilà que la voix à l’autre bout du combiné me presse d’aller voir une exposition vraiment extra. Mon manque d’enthousiasme flagrant n’a pas découragé la voix du combiné puisqu’elle me rappelait 10 secondes après pour me tirer du semi coma dans lequel je me trouvais.

On peut jamais être tranquille dans cette famille! Sapristi! Pétard de sort! je peste mais je me lève. Je suis finalement partie avec trois enfants sur quatre sous le bras à St Pierre des Minimes pour cette fameuse exposition.

Je ne regrette pas d’avoir quitté mon canapé aussi confortable soit-il, car en arrivant j’ai tout de suite été conquise.

Dans un lieu déjà magnifique exposaient trois artistes compiégnois: Michèle Féron, Mathilde Meyer et Jean-François Pillon. Chacun travaillant le bois flotté, le fer et le papier.

Les trois artistes créent des sculptures pleines d’imagination et d’humour.

Michèle Féron utilise les bois flotté tel quel, »(…) sans retoucher ces formes nées du hasard mais en jouant de leurs veines creusées, elle les assemble en sculptures empreintes d’humour et de nostalgie. »

Mathilde Meyer « (…) Redonne vie sous forme de sculptures à de vieux outils ou objets rouillés et oubliés. Férue de la matière, elle pose son travail, un regard original et plein d’humour sur notre monde. Fascinée aussi par la lumière, elle traduit dans sa peinture l’alchimie des apparences, des aplats et des matières pour créer un souffle de couleur et de vie. »

Jean-François Pillon « (…) A découvert l’art du papier collé en 1995. Avec beaucoup d’imagination et de légèreté dans le geste, il crée des sculptures originales en papier journal ou en papier kraft. Il y a dans ses sculptures du mouvement, de la musique, de l’humour et toujours une petite touche de poésie et de rêve qui vous donne envie de vous laisser aller dans l’imaginaire de l’artiste. »

Les enfants se sont éparpillés en courant chacun de leur côté, puis quelques minutes plus tard tous sont revenus dans mes pattes estimant que c’était terminé et que ça ne valait pas la peine de s’attarder plus. Voilà le moment que j’attendais pour commencer tranquillement les explications.

C’est en prenant le temps de regarder et d’expliquer de laisser son imagination s’exprimer que les enfants ont finalement trouvé de l’intérêt. Essayer de comprendre l’art contemporain, parfois abstrait, ne pas chercher à comprendre mais ressentir. « Je n’aime pas mais c’est intéressant » une phrase qui a fait son chemin. Puis les rôles ont changé, ce sont les enfants qui me tiraient d’une sculpture à une autre pour m’expliquer, s’interroger, admirer, pouffer et tout simplement regarder sans ne plus rien dire. J’ai eu un véritable coup de foudre pour les bois flottés et les papiers dont les sculptures portaient des noms plein d’humour.

Sur le chemin du retour nous avons partagé nos impressions, ce que chacun préférait et appréciait le moins. C’est Minus2 qui a été la plus réceptive et qui est rentrée enthousiaste. Celle que l’on aperçoit derrière la Givache et quand on s’appelle Vachon une photo s’impose.

Un bel après-midi qui m’a rendu heureuse de découvrir de belles choses et de transmettre le goût du beau et de l’art à mes enfants. J’ai reçu de mes parents ce goût pour le beau autour de nous. Le chercher, découvrir, l’admirer, ouvrir ses yeux et son coeur nous font grandir sans cesse et ma plus grande joie est de voir mes enfants réceptifs. Mais pour quelle raison ne suis-je toujours pas réceptive à des devoirs de maths et de physique?

Retrouvez les artistes sur leur blog Boisferpapier, avec des photos magnifiques.