Il y a des jours où l’on préfèrerait ne pas écrire, comme ce 7 janvier dernier, jour de mon anniversaire et jour de deuil national. La tragédie de vendredi a été comme le retour du boomerang puissance dix. Et pourtant malgré la douleur que chacun de nous ressent, celle-ci ne doit pas nous paralyser mais nous donner du ressort. J’aurais pu ne pas vous écrire aujourd’hui, mais ce serait leur donner raison et je ne peux pas. Mes origamis et mes bafouilles seront mon arme contre la radicalisation. C’est ainsi que je reprends ma plume pour partager avec vous la joie des grains de riz.
Je vous l’avais dit, retour à la lumière et couleurs douces. Cette fois je fonds complètement. Comme d’habitude je pars bille en tête, je vois un papier qui me plaît et je laisse mes sens me diriger, attention c’est parfois risqué, mais comme les chats je retombe souvent sur mes pattes. Il faut se faire confiance. J’ai appris ce truc il y a longtemps, mes parents peut-être? Sûrement! Peut-être une de mes grandes soeurs. Très vite j’ai appris à écouter les signaux envoyés par mon instinct.
AAAHHH l’instinct c’est encore un truc qu’on a oublié, c’est vrai ça fait un peu animal, mais moi je me suis toujours sentie animal, lionne avec mes chiots, tigresse avec le désordre, une biche avec mon Tarzan, un singe avec mes chatons, une baleine une fois enceinte (surtout la 4e fois) et j’en passe.
Mon instinct s’est surdéveloppé depuis que j’ai commencé à peindre puis plier du papier. ça s’appelle aussi l’inspiration. Chez moi quand je suis inspirée ça fume par les oreilles, c’est mieux que par le nez, ça fait taureau, c’est marrant à voir et ça fait rire les moucherons (n’importe quoi…).
Ce papier gris est symbolique pour moi. Quand les moucherons ont vu les grains de riz sur le papier, ils ont tout de suite pensé à la sage parole de Julia au sujet de ces grains blancs.
Mon amie Julia qui a du sang japonais dans les veine, me racontait qu’au Japon on ne laisse jamais un seul grain de riz dans son assiette par respect pour les paysans qui ont cultivé et récolté le riz dans la peine. Depuis chez nous le riz c’est sacré et  si un invité laisse quelques grains dans son assiette, l’un ou l’autre a vite fait de lui raconter l’histoire et de lui ordonner de nettoyer son assiette sans tarder.
Rien de tel que mes enfants qui me font souvent penser à des agents du KGB ou de la Stasi et si je n’y mettais pas des limites on serait martyrisés par quatre Staline ou Mao. Famille de fous moi j’vous dis et ce n’est pas prêt de s’arranger.
Revenons à mes boules, qui depuis sont ensemble comme les doigts de la main, réunies pour faire un beau mobile et suspendues à une branche de bruyère de Grèce. Branches ramassées puis envoyées par la poste rien que pour vous…
Je cause, je cause, non mais c’est vraiment pas sérieux. Quand je pense à tout ce qu’il y a a faire…Je ne sais jamais dans quelle direction je dois aller, la cuisine? la buanderie? l’aspirateur qui pleure? Non non non mon coeur m’appelle dans l’atelier.

 

 

 

Boules grises et blanchesBoules grises et blanchesBoules grises et blanchesBoules grises et blanchesBoules grises et blanches